Par Moncef ABDELAZIZ
consultant- conseil stratégique
Marché agroalimentaire en Algérie : trop de marques, pas assez de stratégie ?
Le marché algérien de l’agroalimentaire est en plein essor. Nous observons une évolution extraordinaire de produits locaux de qualité, dignes des plus grandes marques internationales.
Cette véritable explosion de marques locales, notamment après la limitation des importations: biscuits, chocolats, pâtes, jus,boissons gazeuses,nouilles, café, chips, sauces… l’offre est très large, les rayons sont pleins.
Dans ce tumulte, une vraie bataille silencieuse se joue : celle de la visibilité, de la préférence, et de la fidélité client. Une guerre du linéaire fait rage.
Aujourd’hui, beaucoup de marques optent pour des promotions permanentes et une guerre des prix féroce.
Cela crée du trafic à court terme, oui… mais à quel prix ?
- Marges sacrifiées
- Clients volatils, switcheurs à souhait,
- Image de marque banalisée
- Dépendance excessive aux grossistes
Le consommateur algérien évolue. Il n’achète plus uniquement en fonction du prix. Il devient plus attentif à la qualité, à la disponibilité, à la réputation,
Les marques doivent donc revoir leurs copies : elles doivent identifier le besoin exact des différents profils consommateurs.
Dans ce contexte, les marques qui réussissent sont celles qui misent sur :
Une identité claire et un positionnement cohérent,
Une présence maîtrisée en point de vente, bien exécutée : l'exécution, le trade-marketing, le merchandising doivent être au top!
Une relation client authentique: pas de superflu, pas de mensonges ou de triche (poids ou quantité faussés, non-respect des normes de qualité, emballage trompeur, utilisation d’ingrédients bon marché ou de substitution sans en informer le consommateur ).
Le consommateur algérien est attentif aux moindres détails, il ne faut surtout pas sous-estimer ses capacités analytiques ou son intelligence, erreurs que commettent parfois certains "grands" groupes industriels.
Une distribution hybride, moins dépendante des grossistes et plus orientée vers la maîtrise de l’expérience client. Dépendre exclusivement des grossistes est un grand danger .
Le vrai défi aujourd’hui n’est plus de lancer un produit, mais de le faire vivre. Ce n’est pas le plus visible qui gagne, c’est le plus consistant.
Le véritable défi c’est n’est pas d’être leader, le plus important c’est le maintien. Et si la vraie stratégie, ce n’était pas d’en faire plus… mais de faire mieux, plus intelligemment?
Le marché algérien a besoin de marques qui durent, pas seulement de marques qui vendent. Seules les marques qui investissent dans l'excellence et la fidélité créeront un impact durable.