الحراك الإخباري - Algérie–Maroc : au-delà des images, la vérité des équilibres, parlons chiffres !

Algérie–Maroc : au-delà des images, la vérité des équilibres, parlons chiffres !

منذ 4 ساعات|الأخبار



Ahmed ABDELKRIM

Alors que le Royaume du Maroc bénéficie d’un engouement médiatique disproportionné, soutenu par un lobbying sioniste et occidental bien structuré, l’Algérie demeure la grande absente du récit économique dominant, malgré des indicateurs fondamentaux qui la placent, objectivement, en position de force. Une absence qui ne relève pas du hasard, mais plutôt d’un choix éditorial stratégique, où la géopolitique l’emporte souvent sur la rigueur analytique. Pourtant, l’Algérie s’affirme aujourd’hui comme l’une des économies les plus stables, riches et prometteuses du continent africain.

Une stabilité macroéconomique que peu de pays africains peuvent revendiquer. Avec plus de 87 milliards de dollars de réserves de change au début de 2025, une dette extérieure inférieure à 3 % du PIB, et une croissance annuelle estimée à 4,1 %, l’économie algérienne affiche une résilience peu commune dans le contexte post-Covid et inflationniste mondial.

À titre de comparaison, le Maroc affiche environ 36 milliards USD de réserves, et une dette publique dépassant les 70 % du PIB, selon les données de la Banque mondiale et du FMI. L’Algérie est l’un des rares pays africains à avoir refusé les diktats du FMI depuis le début des années 2000, préférant une logique de financement souverain à l’endettement externe

Une richesse minérale et énergétique stratégique

L’Algérie détient l’une des plus importantes réserves gazières au monde, qu’elle exporte massivement vers l’Europe via trois gazoducs (vers l’Italie et l’Espagne). Elle possède également 173 tonnes d’or officiellement recensées, auxquelles s’ajoutent les gisements sous-exploités d’Amesmassa et de Tirek, dans le Grand Sud, désormais ouverts à des partenariats étrangers pouvant aller jusqu’à 80 % de capital, dans le cadre d’une nouvelle loi minière adoptée en 2024.

Mais au-delà de l’or, l’Algérie dispose de 3,5 milliards de tonnes de fer à Gâra Djebilet (Tindouf), de milliards de tonnes de phosphates à Tébessa, et de réserves considérables de zinc, cuivre, baryte, lithium, autant de ressources critiques pour la transition énergétique mondiale.

Un tissu industriel en mutation

Souvent caricaturée comme un "pays rentier", l’Algérie opère pourtant depuis plusieurs années une transformation industrielle silencieuse, mais significative.

Parmi les projets structurants :

• Fiat a ouvert une usine de production à Oran en 2023, accompagnée d’un plan de sous-traitance locale.

• Tosyali, un conglomérat turc, opère un complexe sidérurgique à Bethioua (Oran), l’un des plus grands du continent.

• Tayal, entreprise algéro-turque dans le textile, exporte déjà vers l’Europe et ambitionne de devenir un leader régional.

• ExxonMobil discute actuellement avec Sonatrach pour développer les réserves gazières du sud-ouest algérien.

• TotalEnergies, Baker Hughes, Tecnimont, Sinopec, et d’autres groupes internationaux sont implantés dans les infrastructures énergétiques, la pétrochimie et les énergies renouvelables.

Des partenaires stratégiques du Golfe misent sur l’Algérie

En mai 2024, le Sultanat d’Oman a signé un protocole d’accord pour 10 milliards de dollars d’investissements en Algérie, couvrant les secteurs de la logistique, de la pétrochimie, de l’agriculture et des services financiers.

Le Qatar, déjà présent via QatarEnergy et QNB, renforce également ses positions dans l’hôtellerie, l’agro-industrie et les infrastructures.

Une population éduquée et un marché intérieur en expansion

Avec près de 46 millions d’habitants, dont plus de 60 % ont moins de 35 ans, et un taux d’alphabétisation dépassant les 92 %, l’Algérie dispose d’un capital humain qualifié, souvent sous-estimé. Chaque année, ses universités forment des dizaines de milliers d’ingénieurs, de techniciens et de médecins.

Ce marché intérieur, encore sous-pénétré dans plusieurs secteurs (e-commerce, distribution moderne, digitalisation des services), représente une formidable opportunité pour les entreprises étrangères capables d’apporter valeur, structuration et innovation.

Une beauté géographique, un potentiel touristique inexploité

De la vallée du M’zab aux montagnes de Kabylie, du Sahara au Hoggar, en passant par les plages méditerranéennes de Jijel, Béjaïa ou El Kala, l’Algérie offre l’un des paysages les plus diversifiés et spectaculaires du monde arabe et africain. Pourtant, son secteur touristique ne représente que 2 % du PIB, contre plus de 7 % au Maroc.

Pourquoi ce silence médiatique autour de l’Algérie ?

La question est légitime. Si l’on en juge uniquement par les faits économiques, l’Algérie surclasse son voisin marocain sur la totalité des indicateurs structurels : ressources, stabilité, finances publiques, taille du marché, industrialisation naissante. Pourtant, elle est absente des narratifs dominants.

Une réalité que plusieurs analystes expliquent par la position géopolitique de l’Algérie : hostile à la normalisation avec Israël, fermement attachée à la cause palestinienne. Cette posture la prive de relais médiatiques puissants en Europe et aux États-Unis.

Le Maroc, au contraire, a construit depuis vingt ans une image « friendly », globalisée, médiatiquement soutenue — mais parfois déconnectée des réalités profondes de sa dette, de son chômage structurel et de sa dépendance extérieure.

L’Algérie, une opportunité historique

Dans un monde en recomposition, où la sécurité énergétique, la souveraineté industrielle et les ressources stratégiques sont redevenues prioritaires, l’Algérie incarne un choix d’avenir rationnel pour les investisseurs lucides. Un pays encore vierge dans de nombreux secteurs, mais doté de tous les fondamentaux nécessaires pour réussir son décollage économique.

Il ne lui manque désormais qu’une chose : un récit maîtrisé, authentique, ancré dans ses propres intérêts, loin des miroirs déformants d’un narratif mondial souvent biaisé.

Une diplomatie de fermeté et de souveraineté

Contrairement au Maroc et du Makhzen, l’Algérie ne cède jamais à la tentation de la victimisation ou de l’humiliation diplomatique. Elle ne quémande pas une place sur la scène internationale : elle la revendique et l’occupe, avec dignité, constance et fierté nationale.

Depuis l’indépendance, elle négocie d’égal à égal avec ses partenaires, qu’ils soient européens, américains, africains ou asiatiques. Forte de son corps diplomatique reconnu, de ses juristes, de ses ingénieurs, de ses économistes et de ses stratèges, l’Algérie ne baisse jamais l’échine, même face aux puissances les plus imposantes. Elle n’achète ni la reconnaissance, ni l’applaudissement. Elle préfère le respect lucide à la flatterie intéressée.

À l’inverse, certains régimes de la région, (le Makhzen pour ne pas le citer) qui ont fait de la courbette et du clientélisme diplomatique un mode de gouvernance externe, quitte à brader parfois leur propre souveraineté ou à jouer des rôles qui desservent les causes nationales profondes.

Dans cet équilibre fragile entre souveraineté et insertion globale, l’Algérie a fait le choix du respect de soi, quitte à déranger. Et c’est aussi cela qui la rend crédible — et attractive — pour les partenaires qui misent sur le long terme.

Un climat d’investissement en mutation, plus favorable qu’on ne le pense

Depuis la révision de la loi sur l’investissement en 2022, l’Algérie a entrepris une série de réformes profondes visant à assouplir, simplifier et sécuriser le climat des affaires.

Ces changements, souvent ignorés par la presse économique occidentale, ont pourtant transformé la donne pour les investisseurs étrangers.

La nouvelle législation abolit l’ancienne règle dite des 51/49 % dans la plupart des secteurs — sauf ceux considérés stratégiques (hydrocarbures, mines, armement). Désormais, un investisseur étranger peut détenir 100 % du capital d’un projet industriel ou commercial, avec la garantie de pouvoir transférer ses dividendes, rapatrier son capital, et bénéficier d’un guichet unique centralisé au niveau de l’ANDI (Agence algérienne de développement de l’investissement).

Par ailleurs, l’Algérie offre de nombreux avantages fiscaux, notamment :

• exonération de la TVA sur les équipements importés pour le projet,

• exonération de l’IBS (impôt sur les bénéfices) et de la taxe foncière pour une durée allant jusqu’à 10 ans,

• accès facilité au foncier industriel via des zones d’activités aménagées.

Un appareil administratif en transformation

Certes, la bureaucratie reste un défi — comme dans la majorité des pays émergents. Mais les efforts de digitalisation, de simplification des procédures, et surtout la volonté politique affichée au plus haut niveau de l’État, marquent une volonté réelle de rupture avec les pratiques passées. Le discours officiel insiste désormais sur un impératif : placer l’investisseur au centre du développement national.

Comparaison avec le Maroc : Un narratif avantageux mais une réalité plus contraignante

Le Maroc, souvent présenté comme une « success story » de l’investissement étranger, repose sur une communication institutionnelle puissante. Mais cette image flatteuse occulte des réalités économiques préoccupantes :

• Une dette publique élevée (plus de 70 % du PIB),

• Un chômage des jeunes qui dépasse 30 %,

• Une dépendance structurelle aux aides étrangères, notamment du Golfe et de l’UE,

• Des inégalités sociales croissantes entre les régions et les classes sociales.

Sur le plan de l’investissement, le Maroc offre une plus grande accessibilité médiatique, mais souvent dans des secteurs saturés (textile, automobile, tourisme), où la marge de rentabilité s’effrite.

En revanche, l’Algérie constitue un marché vierge dans de nombreux domaines : transformation agroalimentaire, industrie pharmaceutique, logistique, digital, télécoms, énergies renouvelables, agriculture moderne, tourisme culturel et saharien. Le potentiel de croissance y est exponentiel, car les besoins sont réels, structurels et encore peu couverts.

Un climat favorable... pour ceux qui veulent construire

Investir en Algérie, ce n’est pas chercher un effet d’aubaine ou une plus-value spéculative immédiate. C’est faire le pari d’un pays sérieux, stable financièrement, riche en ressources, souverain dans ses décisions, et qui offre aux investisseurs une place dans une dynamique de co-construction.

Ceux qui cherchent à dominer ou imposer un modèle néocolonial n’y trouveront pas leur compte. En revanche, ceux qui veulent travailler, produire, bâtir et former localement, trouveront en Algérie un État partenaire, une administration de plus en plus alignée, et une jeunesse compétente en attente de projets structurants.

Pour l’investisseur lucide, pragmatique, stratégique, l’Algérie offre bien plus qu’un marché : elle offre une alliance. Une alliance avec un peuple fier, un État stable, un territoire riche, et un avenir à co-construire.

Les faits sont là. Les chiffres sont clairs. Le choix, désormais, est entre l’éclat médiatique d’un modèle en surface, ou la puissance tranquille d’une nation très prometteuse.

تاريخ Jun 28, 2025