الحراك الإخباري - Du journalisme à l’hostilité : comment Le Point fabrique “l’ennemi algérien”

Du journalisme à l’hostilité : comment Le Point fabrique “l’ennemi algérien”

منذ 4 ساعات|الأخبار



Ahmed ABDELKRIM

Depuis plusieurs mois, le journal français Le Point multiplie les publications acerbes à l’encontre de l’Algérie. Articles à charge, analyses biaisées, caricatures politiques, chroniques nostalgiques d’un empire révolu : tout concourt à une stratégie éditoriale assumée. L’objectif est clair : affaiblir l’image d’un pays stable, libre, et souverain, qui refuse de se plier à la logique néocoloniale. Mais pourquoi cette obsession ? Que cherche à prouver ce journal ? Et surtout, que révèle cette posture sur la relation franco-algérienne d’aujourd’hui ?

Une rafale d’articles au ton malveillant

Les exemples sont nombreux, récents, et révélateurs :

• « L’Algérie face à la guerre Israël–Iran : le prix du soutien à Téhéran » (Le Point, 27 juin 2025) – L’Algérie est dépeinte comme un État aligné avec des puissances jugées « hostiles », simplement pour avoir défendu sa position de principe dans le conflit israélo-iranien. Une lecture binaire et manipulatrice des équilibres régionaux.

• « Une guerre d’Algérie en efface une autre » (Kamel Daoud, 7 septembre 2024) – L’auteur, chroniqueur maison, accuse l’Algérie de « surenchère mémorielle », comme si la mémoire coloniale algérienne était un caprice politique, non un traumatisme historique encore vivace.

• « L’Algérie peut regarder le reste du monde se développer » (9 septembre 2024) – Derrière un ton faussement analytique, une description méprisante d’un pays soi-disant figé dans le passé, incapable de se réformer, et gouverné par une prétendue dictature.

• « France–Algérie : la guerre froide » (vidéo, avril 2025) – Une tentative grossière de présenter l’Algérie comme un ennemi structurel de la France, alors qu’il ne s’agit en réalité que d’un pays refusant de se soumettre.

• « Boualem Sansal, coupable d’un voyage en Israël » – Encore une fois, l’Algérie est vilipendée pour avoir mis en cause un intellectuel en décalage total avec son peuple, transformé ici en victime expiatoire d’un régime qu’on présente systématiquement comme obscurantiste.

Une ligne éditoriale marquée à droite, entre nostalgie coloniale et fascination libérale

Ce n’est pas un hasard. Le Point est un journal à la ligne résolument conservatrice, né dans les années 1970 pour concurrencer L’Express. Il a longtemps été la caisse de résonance de la droite française, puis du néolibéralisme atlantiste. Ses cibles préférées : les nations qui refusent l’alignement occidental, les États musulmans souverains, les régimes non soumis.

L’Algérie cumule à ses yeux tous les “défauts” : elle est indépendante, elle n’a pas normalisé avec Israël, elle soutient les causes justes au Sud, elle refuse la tutelle économique, elle ne partage pas la lecture française du monde.

Et dans ce prisme, le journal ne cache pas ses réflexes postcoloniaux. Il nourrit l’illusion d’une Algérie “râtée”, qui n’aurait pas su profiter de son indépendance. Derrière chaque article, on entend les échos de l’Algérie française et les murmures mal digérés des pieds-noirs et anciens officiers.

Quand la souveraineté dérange

Ce qu’on reproche à l’Algérie n’est pas son économie, ni même son système politique, mais sa posture indépendante sur la scène internationale. Une Algérie debout qui condamne les agressions contre les peuples opprimés (Palestine, Yémen), et qui préserve ses ressources stratégiques, ne peut qu’incommoder les tenants de l’ordre mondial actuel.

Pire encore : l’Algérie dérange parce qu’elle est stable, alors qu’on la voulait fragile, divisée, ingérable. Elle développe son industrie, renforce ses partenariats avec la Chine, la Russie, la Turquie, les États-Unis, le monde arabe et africain. Elle mène une diplomatie de paix, de dialogue, de non-ingérence. Bref, une diplomatie de sagesse.

Et cela ne plaît pas. Une Algérie à genoux serait bien plus confortable pour ces analystes malveillants. Une Algérie affaiblie justifierait les leçons, les aides “conditionnées”, les insertions économiques. Mais c’est une Algérie debout qu’ils trouvent face à eux. Une Algérie qui pense, qui agit, qui assume.

Le rôle pernicieux d’un sionisme médiatique masqué

Les articles de Le Point sont toujours liés à la défense des intérêts israéliens : diabolisation du soutien algérien à la cause palestinienne, victimisation de figures pro-israéliennes, dénigrement des positions arabes anti-normalisation. Cette tendance éditoriale, sans jamais s’afficher comme “sioniste” officiellement, épouse cependant parfaitement les logiques de communication de Tel-Aviv et de ses alliés.

Ainsi, le simple fait de dénoncer une agression à Gaza ou de refuser les accords d’Abraham suffit à être traité comme un pays dangereux ou rétrograde. Il s’agit moins d’information que de cadrage idéologique.

Un alignement constant avec la communication israélienne

Sans jamais revendiquer ouvertement une posture sioniste, Le Point épouse pourtant le lexique, les elements de langage et les paradigmes de Tel-Aviv :

• Les martyrs de Gaza deviennent des « victimes collatérales » de la lutte antiterroriste.

• La solidarité internationale est qualifiée d’« agitation pro-hamas ».

• Le refus arabe de la normalisation est assimilé à du fanatisme.

Ce discours n’est pas neutre. Il relève d’un cadrage idéologique clair, dans lequel les nations arabes doivent se soumettre à la nouvelle géopolitique israélo-centrée ou être ostracisées.

Ce traitement médiatique, dans Le Point comme ailleurs, ne vise pas à informer, mais à infléchir, discréditer, manipuler, isoler. L’Algérie doit en prendre acte, non pour se fermer, mais pour mieux s’armer intellectuellement, médiatiquement, diplomatiquement.

La force tranquille d’un pays libre

L’Algérie avance, elle croit en sa jeunesse, elle investit en son avenir. L’Algérie est libre. Cela suffit à déranger ceux qui rêvent de la voir vassalisée. Le Point ne fait que traduire, sur papier glacé, cette peur du monde qui change, où les peuples se lèvent, reprennent leur destin en main, et refusent d’être vus à travers les lunettes d’un autre.

Face à l’agitation médiatique, l’Algérie sait garder sa sérénité. L’histoire, la géographie, le sang versé pour la dignité parlent pour elle. Et les peuples lucides savent faire la différence entre une voix arrogante, et une voix souveraine.

تاريخ Jun 28, 2025