Hanane Larbi
En mars dernier, Philippe Lazzarini, Commissaire général de l’UNRWA - Agence dédiée à l’assistance pour les réfugiés de Palestine - a décrit la guerre d’Israël à Gaza comme une guerre contre les enfants, contre leur enfance et contre leur avenir.
La bande de Gaza compte désormais le plus grand nombre d’enfants amputés par habitant au monde. Lazzarini parle « d’une pandémie de handicaps. »
L’ONG internationale War Child, elle, vient de révéler que plus de la moitié des enfants de l’enclave palestinienne ont des dispositions psychiques pouvant pousser au suicide.
Perpétuellement en souffrance, ils se demandent : « pourquoi ne suis-je pas mort avec ma mère, mon père, ma sœur? », « que vais-je devenir? » « où aller? »
Un enfant de 6 ans qui ne veut plus vivre n’est pas dans l’ordre des choses. C’est juste l’incarnation réelle d’une damnation sur terre dont même les chiffres qui suivent ne peuvent en traduire l’ampleur.
À Gaza:
- 15 613 enfants ont été tués
- 34 173 enfants ont été blessés
- 11 200 sont portés disparus et sont sûrement sous les décombres
- 1 mort sur 3 serait un enfant
Ces chiffres de l’UNICEF sont de l’ordre de l’insupportable.
« C’est insupportable… » c’est ce même qualificatif qu’a utilisé Riyad Mansour, l’ambassadeur palestinien pour évoquer la situation des enfants à Gaza….avant de fondre en larmes devant le Conseil de Sécurité des Nations- Unies.
C’est également devant ce même Conseil que l’Ambassadeur algérien Amar Bendjama, rempli d’émotion et de colère, a montré les photos des neufs enfants du Dr. Alaa Al-Najjar, tous tués dans une frappe visant leur maison à Khan Younés. Un seul enfant de la fratrie, Adam, 10 ans, a survécu mais demeure encore dans un état critique.
Dr. Najjar a enterré neuf de ses enfants en une seule journée. L’impensable s’est encore produit à Gaza. Son frère n’a eu que ces mots: « la mort est encore plus douce que ce supplice. »
Le mois de février dernier, la vidéo d’un enfant palestinien lançant l’appel à la prière au milieu des décombres des maisons et mosquées détruites à Beit Hanoun avait suscité le ravissement.
Son courage et son envie de vivre étaient si perceptibles. Sa voix était tellement ardente.
Où est- il aujourd’hui? Est-il encore même de ce monde?