De Paris: Souheila BATTOU
Journaliste/Cinéaste
Dominique de Villepin 2027 : la Souveraineté et l'Humanisme Face aux Fractures de la France
C'est officiel : Dominique de Villepin est dans la course à l'Élysée pour 2027 ! Loin des tactiques politiciennes, l'ancien Premier ministre déploie sa candidature comme un manifeste. Avec son nouveau livre percutant, "Le Pouvoir de dire non", et "La France humaniste", le parti politique qu'il a officiellement lancé le 23 juin 2025 (dont il est le président d'honneur, avec Benoît Jimenez à la direction opérationnelle), il enracine son projet dans un diagnostic sans concession des défis actuels, armé de principes fondamentaux et de convictions inébranlables.
Le "Non" :
Le titre de son dernier ouvrage, "Le Pouvoir de dire non", n'est pas anodin. Il est le manifeste d'une doctrine politique qui place au cœur de son projet une double exigence vitale pour la France : l'humanisme et la souveraineté. Pour Dominique de Villepin, ces deux concepts sont les piliers d'une nation forte et juste, et leur déni est au centre de sa lutte.
Car si l'humanisme célèbre la dignité, la raison et le potentiel humain, son contraire serait toute philosophie ou attitude qui dévalorise, nie ou subordonne l'être humain à des entités ou des principes externes de manière absolue. C'est précisément contre cette menace pesant sur l'individu et son libre arbitre que se dresse son mouvement "La France humaniste". Parallèlement, la souveraineté est le pouvoir suprême et indépendant, son contraire étant toute situation de dépendance ou de subordination à une autorité ou à une force extérieure. Villepin martèle que l'une ne va pas sans l'autre : l'indépendance de la nation est la condition nécessaire à la pleine expression de la dignité humaine. Comme il l'affirme : "L'indépendance est la raison d'être d'une nation. Sans elle, il n'y a ni dignité, ni grandeur, ni même liberté."
Un Diagnostic Sociétal Acéré Face aux Dérives
Le projet politique de Dominique de Villepin repose sur un diagnostic sociétal clair et sans concession. Il observe une France confrontée à la montée des idées identitaires et à une fragmentation sociale grandissante, des phénomènes qu'il qualifie de dérives dangereuses. "La France ne peut pas se construire sur des déchirures, sur des reniements ou sur des peurs," insiste-t-il, ajoutant que "Le drame de notre temps est que le monde se fracture, mais les esprits aussi."
Ces maux, qu'il voit comme l'aboutissement de philosophies anti-humanistes dévalorisant l'individu et d'une souveraineté affaiblie, et animent son "Non". Fort de ce constat, il propose de sortir la France des clivages, cherchant à réconcilier les Français autour de l'unité, de la justice sociale et de l'ordre républicain.
L'Expérience Internationale au Service d'une France qui Rayonne
S'appuyant sur son expérience des affaires internationales, qu'il juge indispensable pour le prochain président, Villepin prône un retour à un gaullisme authentique, capable de hisser l'Europe et de positionner la France comme un acteur clé. Sa vision : une voix forte et indépendante qui s'oppose aux hégémonies et promeut la diplomatie, car, comme il le rappelle : "La guerre est toujours un aveu d'échec." Il insiste sur des dossiers comme le nucléaire iranien, l'apaisement des relations avec l'Algérie et l'Afrique, et un engagement pour la reconnaissance d'un État palestinien.
Concernant spécifiquement l'Algérie, il a toujours prôné un dialogue exigeant et une reconnaissance sereine de l'histoire. Il a notamment déclaré : "Il y a la tentation de se laisser aller à régler des comptes [...] La tentation, ici en France, c'est de faire de l'Algérie le bouc émissaire d'un certain nombre de nos problèmes." Soulignant l'importance de l'avenir, il a également affirmé que "l'histoire nous oblige, mais aussi nous devons être conscients de tout ce que nous pouvons et devons faire ensemble."
Cette dimension internationale de sa pensée s'illustre également dans son parcours personnel. Homme de culture, Dominique de Villepin était présent en octobre 2007 au dernier récital parisien de l'immense poète Mahmoud Darwich et des frères Joubran, donné à guichets fermés au Théâtre de l'Odéon. Ami du poète, il l'a également accompagné à sa dernière demeure à Ramallah en août 2008, près du Palais de la Culture. Ces liens personnels et culturels renforcent sa vision d'une France indépendante et influente, qu'il résume ainsi : "Dans un monde de plus en plus incertain, la France doit être un repère, non un satellite."
Pour 2027, Dominique de Villepin propose, via son "Pouvoir de dire non", d'unir une France souveraine et humaniste, initiant par là un "réveil collectif".
"Ce livre porte une conviction simple : il est temps de se réveiller. De déchirer les voiles d'illusion qui recouvrent les réalités. De regarder le monde et la France tels qu'ils sont vraiment. De renoncer aux réflexes politiciens, aux assignations à résidence partisanes. Il est temps de retrouver la fierté de la France, de ce qu'elle signifie dans le monde, de ce qu'elle a accompli chez nous, offrant des chances, des horizons et des solidarités à ceux qui n'en avaient pas. Il faut se réveiller, parce que nous sommes en train de perdre pied dans notre propre pays, entraînés par un projet de déformation de l'idée républicaine qui vise petit à petit à nous en priver ; nous sommes en train de perdre pied dans un monde qui se durcit et se recompose de façon durable et dangereuse. Tout commence par le pouvoir de dire non, donné à chacun devant ce qui porte atteinte à l'avenir de l'humanité et à la dignité de la République."